Quel que soit l’âge de la personne, une bonne prise en charge passe par un bon diagnostic ! Et pour cela, plusieurs éléments doivent être réunis avant de pouvoir réaliser une évaluation.
En effet, il est capital de passer le temps nécessaire pour analyser vos demandes et vos objectifs vis-à-vis de cette démarche. Il peut s’agir d’une demande de diagnostic, d’une demande administrative (dans le cadre d’un dossier MDPH par exemple), d’une demande de prise en charge, d’une demande de compréhension de son enfant, d’une demande d’adaptations scolaires…
Il s’agit de faire le point sur votre demande de parents, éventuellement sur celle de votre enfant mais aussi celle de l’école quand celle-ci est impliquée. C’est à partir de ces éléments objectivés que toute la démarche reposera, il faut donc être certain de savoir de quoi nous parlons.
Nous parlerons ici des problèmes qui vous amènent aujourd’hui en consultation et nous verrons ensemble quels sont les comportements dans la vie quotidienne qui posent ces problèmes avant d’émettre une ou plusieurs hypothèse(s) diagnostique(s) sur l’origine des difficultés.
Cela passe par un recueil exhaustif sur les différents éléments de vie de votre enfant (anamnèse) dans plusieurs domaines afin d’avoir l’ensemble des éléments symptomatologiques à notre disposition.
En fonction des éléments apportés, seront réalisés un bilan comportemental. On retrouve dans cette étape des entretiens avec vous parents et votre enfant mais aussi l’école, des questionnaires. Si des difficultés scolaires s'ajoutent, un bilan neuropsychologique pourra être utile en plus.
En croisant les symptômes présents dans les différents milieux de vie, leur évolution, leur fréquence et leur intensité, une ou plusieurs hypothèses explicatives sont évoquées. Tout cela est discuté avec vous parents et par la suite, je vous propose un plan d’évaluation afin de voir si la(les) hypothèse(s) est(sont) validée(s) ou non.
Ce bilan sert de support clinique à tous les professionnels pouvant être amené à suivre votre enfant et permettra au médecin de l'aider dans la pose du diagnostic médical.
Certaines études montrent que certains indices permettent une détection du TDAH dès 3 ans ! L’intérêt d’une observation si précoce réside dans la prévention et la mise en place rapide des interventions appropriées.
Avant 6 ans, le TDAH est essentiellement comportemental, l’inattention n’est pas un prérequis à cet âge car les fonctions attentionnelles et exécutives sont immatures et trop inégales d’un enfant à l’autre.
Comment peut s’observer un TDAH à cet âge ?
On parle ici de retentissements SÉVÈRES dans TOUT le quotidien : conseil de discipline ou nombreux signalements de la part de l’école par rapport au comportement, réseau social limité (pour l’enfant mais aussi pour les parents), nombreuses blessures et accidents…
Entre 6 et 12 ans, il s’agit de la période la plus problématique et très stressante car l’entrée dans les apprentissages peut être très difficile à cause de l’immaturité cérébrale et/ou l’agitation motrice.
En plus des critères diagnostiques, voici quelques comportements que l’on peut observer :
NOTA BENE
Les filles avec TDAH peuvent présenter des formes plus « calmes » avec moins de comportements oppositionnels, moins d’hyperactivité motrice et moins d’impulsivité. Elles passent alors souvent inaperçues.
Bien souvent, les symptômes du TDAH son intériorisés et il n’est pas rare que les filles avec TDAH soient plutôt suivies pour un manque de confiance en soi, de l’anxiété et/ou une dépression.
A l’adolescence, les difficultés sont encore plus marquées et cette période de transition est d’autant plus difficiles que les jeunes sont conscients de leur trouble et se sentent différents dans un moment où le « vivre ensemble » est particulièrement important.
Les symptômes d’inattention sont toujours aussi présents mais l’hyperactivité et l’impulsivité ont pu diminuer.
Entre 12 et 18 ans, voici quelques comportements qui peuvent être observés:
Une fois adulte, deux cas de figure peuvent apparaitre : votre enfant a été récemment diagnostiqué TDAH et vous vous reconnaissez beaucoup en lui au point de suspecter également un TDAH chez vous et à juste titre car dans plus de 70% des cas, c’est le cas !
Deuxièmement, vous avez des difficultés importantes depuis plusieurs années qui vous ont amené à penser à cette hypothèse. Voici quelques comportements que l’on peut observer et qui peuvent vous alerter :
J’insiste sur le fait que le TDAH est un trouble de la régulation de l’attention certes, mais surtout un trouble de la régulation au sens large du terme ! Il ne s’agit pas « juste » de difficultés à se concentrer à l’école, d’autant plus que les difficultés attentionnelles peuvent être causées par des tas d’autres raisons.
Même si de façon générale la pression est mise pour un bilan « rapide » il est plus qu’important de rappeler qu’une bonne prise en charge passe par un bon diagnostic et qu’il faut donc prendre le temps de poser les choses pour construire construire un plan de soin cohérent et adapté à la demande et aux besoins.
L'acte neuropsychologique ne dépend pas d'une prescription médicale.
Les prestations du psychologue ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.
Toutefois, certaines mutuelles remboursent des consultations psychologiques en fonction du contrat choisi. Une facture pourra alors vous être délivrée pour ces remboursements.
Si un dossier est enregistré auprès de la Maison Départementale de l'Autonomie (MDA ou MDPH selon les départements), il est possible d'obtenir l'AEEH (Allocation Education Enfant Handicapé) pour aider au financement du bilan ou des séances de psychothérapie.
Vous pouvez également faire une demande auprès de la CPAM d'une aide extra-légale.
Une prise en charge efficace passe par un bon diagnostic !